ESPRIT TRISTE
""Mon esprit Rode la bas il est triste.
Mais, par toi, il espère que tu le bercera, que tes mains et ta bouche le consolera de n'être que ce qu'il est, que tu l'accueilleras pour oublier qu'il n'est pas toi..." " (SL)
Je t'espère sur cette terre sacré. Sous ce chêne je rêve de te consoler, de te bercer, de t'accueillir mais pour être Toi simplement.
Tu n'es pas moi et mon esprit est triste de se butter sur cette coquille pleine, unique esprit, libre esprit... Sauf, peut-être quand tu me berces de ce secret suriné au creux de l'oreille. Là, tu es moi et moi, toi. En moi, en toi, esprit unique d'un sephirot éblouissant, rayonnant... Nous sommes.
Mon esprit est resté avec ce Chêne Vénérable, ton esprit rode. Laisses le te happer dans son Hora, dans ses bourgeons, ses racines, reviens dans ce monde de terre, illuminé de cieux généreux, reviens moi.
Et voila le puisatier dans sa coquille pleine. Dans sa grotte.
Tant pis. Je toquerai jour après jour.
Je laisserai glisser ma tristesse sur les parois humides et froides de sa caverne noire. Et sur la nacre de sa coquille, elle ruissellera.
Gouttes âpres après gouttes, larmes chaudes après larmes, les feuillets de ce derme calcique se dissocieront. Dissoutes en poudre, sa morosité et sa tristesse se piétineront avec la poussière de sous ses talons. Elles rejoindront l'antre de la terre ou si, par grand vent, voleront dans les cieux et pourront polluer les autres continents. Loin de lui, de moi, de nous.
Le voila encore seul, solitaire et moribond. Et de ce fait me voila encore seule, solitaire et moribonde. Le puisatier cherche la clef. Mais il a fait un trou dans sa poche. Sa source coule à ses pieds, genoux égratignés, eau trouble dans cette poussière et glaise gluante. Elle cherche son puisatier détenteur de sa pureté. Ce n'est plus elle l'encavée mais Lui. Et sil tarde trop ils seront deux.
Je toquerai jour après jour.