2 avril 2010
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" Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste... Bientôt je serai vieux. Et ce sera
enfin fini. Il est venu tant de monde dans ma chambre. Ils ont dit des choses. Ils ne m'ont pas dit grand-chose. Ils sont partis. Ils sont devenus vieux, misérables et lents chacun dans un coin
du monde. "
C'est le silence de l'absence et l'absence, l'essence même du silence.
Nous étions là, nos sens en éveils, nos regards affutés, nos non-dits criant de vérités, nos secrets bien
cachés, nos mots cinglants, notre au revoir en abattoir de caresses... Le ciel était bleu et dans un coin, assailli de nuages gris lourds de tourmentes et de larmes. Le massif de l'étoile et de
la baume, duélistes tombant les armes de leur calcite blanche, tentaient l'ascension en vainqueur de la voûte céleste. Les trois cypres, non quatre ou peut-être cinq, apprentis ,compagnons,
maîtres tous étriqués dans leur ombre jeté à même le sol, un pré vomissant de chlorophylle sans fleur et pâquerette.
Nous nous dîmes au revoir sans la conviction de ce revoir, et "nous voici encore seuls. Tout cela est si
lent, si lourds, si triste..." Nous nous tournâmes le dos et en cela la Bise fut perdue.
Chacun dans un coin du monde, un coin de la Baume. La Baume du nord, le Namaste provençal avec ces mystères et ces secrets soigneusement bien
gardés, voire jalousement gardés. La Baume du sud , le méridien baigné du soleil, aveuglant et passionnant voire brûlant. Et pourtant c'est un simple caillou qui scinde ces deux
coins du monde.
Un simple caillou que l'on peut nommer : "silence".
" Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste... "...